Une brève histoire des chatbots – Partie 2/2 – Les chatbots célèbres

03-04-2019   •   3 min de lecture

L’histoire des chatbots a été ponctuée de plusieurs créations plus ou moins abouties. Et il serait impossible de toutes les lister ici. Mais voici quelques exemples d’agents conversationnels qui, à leur façon, ont marqué les esprits.

ELIZA, le premier chatbot

L’acte fondateur de la naissance des chatbots est communément daté de 1966. Cette année-là, Joseph Weizenbaum, professeur germano-américain du MIT, crée ELIZA. Il s’agit d’un programme informatique (et non plus d’un robot humanoïde), aujourd’hui considéré comme le premier véritable agent conversationnel.

Son principe : imiter le comportement d’un psychothérapeute, à l’aide d’une boîte de dialogue. Les patients sont ainsi incités à se confier à l’écrit, et ELIZA leur donne la réplique. Tant et si bien que certains individus se sont attachés à la machine, ce qui pourrait constituer une preuve irréfutable d’un test de Turing réussi.

Néanmoins, ELIZA se contente alors de repérer un mot-clé dans la phrase du patient, pour ensuite formuler une question. Par exemple, si l’utilisateur parle de sport, le robot peut répondre : « Depuis quand aimez-vous le sport ? » Une méthode qui présentait donc des limites évidentes.

ALICE, référence des chatbots

Cependant, ELIZA a inspiré de multiples scientifiques, encore des dizaines d’années plus tard. Dont l’informaticien américain Richard Wallace, créateur d’ALICE en 1995.

Le développeur reprend alors l’idée de Joseph Weizenbaum, en perfectionnant le modèle. ALICE est ainsi capable de repérer des mots-clés dans les propos des utilisateurs, mais s’appuie également sur des règles plus sophistiquées. De cette façon, le programme est en mesure de dialoguer avec un être humain, sans se contenter des seules questions.

ALICE fait aujourd’hui toujours office de référence en matière de chatbots. L’agent conversationnel a d’ailleurs été récompensé trois fois (en 2000, 2001 et 2004) par un prix Loebner, qui met en lumière les programmes répondant le mieux aux critères du test de Turing. Néanmoins, ALICE ne l’a jamais pleinement réussi. Contrairement au chatbot suivant ?

Eugene Goostman, premier chatbot à réussir le test de Turing ?

Eugene Goostman est un agent conversationnel, développé par trois informaticiens russes, en 2001. Doté d’une intelligence artificielle, il est censé reproduire le comportement d’un jeune garçon ukrainien de 13 ans. En 2014, des chercheurs de l’université de Reading décident de le confronter au test de Turing.

L’expérience se déroule auprès de 30 examinateurs, qui doivent dialoguer avec le chatbot pendant 5 minutes. Les organisateurs considèrent alors que le test sera réussi si la proportion d’individus bernés dépasse les 30 %. Un résultat qui atteindra finalement… 33 %. Eugene Goostman serait donc le premier programme à passer le test de Turing !

Une conclusion accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique. Les réserves portent premièrement sur la limitation de temps imposée pour la conversation. Mais des médias mettent également en doute les supposées performances de l’intelligence artificielle, après d’autres tests peu concluants.

Sophia, premier chatbot à avoir… une nationalité

Sophia est un chatbot différent des précédents, tout en s’inspirant également d’ELIZA. Il s’agit en effet d’un robot humanoïde, à l’instar de Televox ou Elektro, en plus réaliste.

Mais les capacités remarquables de ce chatbot moderne se situent dans sa faculté d’interaction. À l’aide de technologies de reconnaissance vocale et d’intelligence artificielle, Sophia peut répondre à certaines questions et tenir une conversation sur quelques sujets, comme la météo. De plus, le robot peut adopter une série d’expressions faciales, imitant le comportement humain.

Cependant, Sophia doit avant tout sa notoriété à… l’Arabie Saoudite. En 2017, le pays accorde en effet au chatbot la nationalité saoudienne, une première pour un robot. Une décision qui n’a évidemment pas manqué de susciter la controverse. Plusieurs observateurs ont notamment demandé si la nationalité saoudienne permettait à Sophia de voter ou de se marier.

Siri, Alexa, Google Assistant… L’avènement des assistants vocaux

Enfin, impossible de conclure sans évoquer la nouvelle forme de chatbots : les assistants vocaux. Ces programmes, capables de comprendre des commandes orales et de répondre via une synthèse vocale, ont connu un réel essor ces dernières années. Grâce notamment aux géants de la technologie.C’est Apple qui a dégainé en premier, en 2011, avec Siri, présent notamment dans ses iPhone. Puis d’autres lui ont emboîté le pas : Amazon avec Alexa, Google avec Google Assistant, Microsoft avec Cortana… Des agents conversationnels qui sont devenus de véritables assistants virtuels. Et qui ont permis de faire entrer les chatbots dans la sphère privée, au-delà de leurs applications professionnelles.

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