Une brève histoire des chatbots - Partie 1/2 - L'Origine

05-04-2019   •   3 min de lecture

Les chatbots, également appelés agents conversationnels, sont des programmes informatiques permettant à l’ordinateur de « dialoguer » avec l’utilisateur. Il s’agit donc d’un type particulier d’interface homme-machine, capable de répondre aux demandes formulées à l’écrit ou à l’oral.

L’histoire du chatbot est donc à relier à celle des interactions entre l’être humain et ses créations. Et si on estime généralement que les premiers agents conversationnels sont apparus dans les années 1960, leur origine peut remonter bien avant.

Les prémices des chatbots

Quand on parle de robotique au sens large, on n’imagine pas en trouver des traces avant la révolution industrielle. Pourtant, dès le XVIIIe siècle, un homme a entamé des travaux apparaissant comme les premiers pas vers des chatbots.

Les têtes parlantes de l’abbé Mical

Et il s’agit d’un religieux français ! En 1780, l’abbé Mical a en effet participé à un concours de sciences organisé par une académie russe. Son invention : deux têtes parlantes en cuivre, capables de prononcer quatre phrases. Il n’y avait alors pas de véritable interaction avec le public, mais les créations reproduisaient maladroitement la voix humaine, donnant l’impression de converser.

Les robots humanoïdes de Westinghouse

Ensuite, l’Europe a connu une grande période d’industrialisation, apportant avec elle les débuts de la robotique. Dans ce domaine, une entreprise américaine s’est particulièrement distinguée : Westinghouse Electric and Manifacturing Corporation. Sa première création en la matière portait le nom de Televox, apparu en 1927. Ce drôle d’humanoïde était capable d’effectuer des actions simples, en fonction des signaux reçus. Il pouvait accepter un appel téléphonique, allumer un ventilateur, etc.

Puis, en 1937, Westinghouse lança un nouveau robot : Elektro. Toujours avec une apparence imitant un homme, il présentait toutefois de nouvelles fonctionnalités. Il pouvait ainsi réagir à la voix de l’utilisateur et marcher, bouger ses bras, ou encore… fumer une cigarette. Mais surtout, il pouvait « parler », avec un vocabulaire d’environ 700 mots. Elektro marquait ainsi un pas décisif vers les chatbots modernes.

Le test de Turing et la naissance de l’intelligence artificielle

Cependant, le véritable tournant de l’histoire des chatbots réside dans l’apparition du célèbre « test de Turing ». Mais qui était ce Turing ?

Alan Turing, pionnier de l’informatique

Alan Turing était un mathématicien anglais, né en 1912. Après de brillantes études, il consacre son énergie à la recherche scientifique, notamment dans le domaine de la logique. C’est à lui qu’on doit la « machine de Turing », qui a posé les bases de l’ordinateur moderne, dès 1937 (soit la même année que l’invention d’Elektro). Il est également célèbre pour avoir aidé l’armée britannique à décrypter les messages de la machine Enigma, utilisée par l’Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Passer le test de Turing : un objectif pour un chatbot

Quelques années plus tard, il commence à s’intéresser à l’intelligence artificielle. Il propose alors une nouvelle expérience, qu’il baptise « Imitation game » (« Jeu d’imitation »), qui prendra plus tard le nom de « test de Turing ». Il s’agit d’une expérience permettant de déterminer la capacité d’une machine à se faire passer pour un être humain. Son principe consiste à mettre en relation un individu avec deux interlocuteurs : une machine et un être humain. L’examinateur est amené à poser des questions, dont les réponses sont fournies par les deux autres acteurs. Il doit alors déterminer lequel des deux est humain. S’il n’y parvient pas, on considère que la machine a passé le test de Turing, en reproduisant le comportement humain.Par la suite, au fil des années, les chatbots se sont perfectionnés, embarquant une intelligence artificielle de plus en plus élaborée. Avec l’espoir de passer avec succès le test de Turing. Les plus célèbres d’entre eux se nomment ELIZA, ALICE, ou encore Sophia. Mais un seul aurait réussi le test de Turing…

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